Jie Jia nous vient de l'autre bout du monde. De Chine. Pour se pencher sur l'accueil - pas toujours bienveillant - et l'intégration - bien souvent difficile - des Français d'Algérie en métropole
après l'exode de 1962.
Il y a eu certes, des études sur le sujet. Mais dues à des chercheurs français et, de ce fait, très souvent entachées de lourds contentieux franco-français. Jie Jia a quant à elle un regard
"neuf". Ainsi, toute l'originalité de son travail, outre une méthodologie universitaire rigoureuse, tient-elle à une approche anthropologique débarrassée de pré-supposés idéologiques.
La probité de cette étude séduira donc les lecteurs métropolitains, mais aussi, et cela ne compte pas pour rien quand on appartient à une communauté blessée, les pieds-noirs de toutes
générations.
Préfacier de l'ouvrage, Pierre Dimech, qui est une référence pour cette communauté justement, salue la délicatesse - chose rare dans des ouvrages scientifiques - de l'auteur à l'égard de ces
hommes et de ces femmes qui ont connu "un destin singulier".
Jie Jia, actuellement professeur de français à l'Université des études internationales à Xi'an (Chine), après un Doctorat de l'Université de Wuhan (Chine), fut
jeune chercheur d'échange boursière en 2013-2014 avec l'université de Clermont-Ferrand II durant six mois, ce qui lui permit de mener enquêtes et interviews pour sa thèse intitulée : "Pieds-Noirs
: Français à part entière ou entièrement à part ?" portant sur l'accueil en France métropolitaine après 1962 et sur la reconstruction identitaire d'une communauté importante de Français avec une
histoire singulière.